Démarche

De la collecte de graines sauvages à la plantation de haies locales

Les graines d’arbres, arbustes et arbrisseaux dits « sauvages » n’ont par définition pas subi de sélection de la part de l’Homme. Contrairement aux variétés sélectionnées, adaptées pour des conditions particulières et optimales permettant d’améliorer certains aspects de la plante (rendement fruitier, esthétique, …), les végétaux issus de graines sauvages sont caractérisés par une variété génétique très importante permettant de s’adapter en permanence aux variations et aux aléas climatiques de plus en plus accentués par le dérèglement climatique.
Pour participer au maintien de cette diversité génétique nous collectons les graines d’essences locales sauvages en suivant un certain protocole tout en respectant le développement des écosystèmes existants :
  • Collecte sur plusieurs arbres différents.
  • Collecte sur des agro-écosystèmes locaux anciens (avant 1970 et le remembrement) éloignés des habitations et des routes pour éviter les hybridations avec des essences non-locales.
  • Collecte de maximum 25% de graines d’un arbre pour ne pas nuire à sa propagation naturelle.
  • Collectes et plantations sur une aire biogéographique particulière (Massif Armoricain) avec des sols et climats adaptés aux essences locales.
Fruit Fusain
Graine Fusain
Les graines sont récoltées dans le massif Armoricain sur de terrains appartenant à des agriculteurs, des particuliers ou des communes avec lesquelles nous avons des conventions de collecte. Nous concentrons nos collectes aux alentours directs de la pépinière pour minimiser les déplacements. Les graines sont mises en culture en pépinière, majoritairement en pleine terre, sans traitements phytosanitaires, et en limitant la consommation d’eau ainsi que l’usage du plastique.
Le protocole de collecte, ainsi que la croissance des plants en extérieur, permettent aux futurs arbres de se montrer plus résilients face aux conditions qu’ils vont rencontrer après leur plantation dans des haies bocagères.

Le rôle primoridal des haies bocagères

Le maillage bocager est un élément d’identification très important du département de la Manche (premier département français en terme de linéaire de haies) malgré une disparition de plus de la moitié des effectifs en 60 ans du fait du remembrement. Les haies bocagères ont un rôle particulièrement important dans l’agriculture et la préservation de l’environnement par de multiples aspects :
Gestion de l’eau
Atténuation des épisodes de sécheresse/inondation et du ruissellement, stockage de l’eau dans les sols, préservation de la qualité de l’eau.
Gestion des sols
Limitation de l’érosion et des différents types de sécheresses.
Gestion du climat
Protection contre le vent, limitation de l’impact des tempêtes, diminution des fortes chaleurs via l’ombrage des arbres.
Gestion agricole
Protection des cultures contre les animaux sauvages (haies défensives), atténuation des effets des variations climatiques (moins de perte de culture), ombrage et nourriture pour le bétail, bois de chauffage.
Protection de la biodiversité locale
Habitat, abris et source de nourriture pour la faune sauvage (insectes pollinisateurs, nidification d’oiseaux, mammifères sauvages…) et conditions favorables au développement de la flore sauvage locale (arbres, herbacés, champignons…).
Conservation du patrimoine local

Maintien du paysage agricole caractéristique de la Manche connu mondialement via des évènements historiques (Débarquement et bataille des haies, 1944).

Les différents effets d’atténuations et de protections apportées par le réseau de haies bocagères apparaissent particulièrement adaptées face aux aléas accentués par le dérèglement climatique.
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